Drôles de moments que les déjeuners de presse. Les journalistes tournicotent dans la salle en faisant semblant de tuer le temps après la conférence. Quand soudain, on leur annonce que le repas va être servi. "Quoi? Il y a un déjeuner?", s'exclament-ils en choeur. Oui et s'il n'y en avait pas, pas sûr que nous serions venus si nombreux écouter un directeur marketing déblatérer des banalités sur la "longue traîne" ou la segmentation des produits par usage.
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Bref, ce midi c'est un vendeur de télés et de machines à laver qui payait l'addition. Pour un repas sur un coin de table signé Thierry Marx, notre Ferran Adria bleu-blanc-rouge qui a posé son laboratoire à Cordeillan Bages (Bordelais). Malhonnête de juger un chef dans ces conditions là? Oui sans doute, mais Macaron fait ce qu'il veut sur son blog! Et s'il veut dire du mal de Marx, il ne s'en prive pas. Parce que bof. La cuisine du bonhomme est prétentieuse, boursouflée voire désagréable parfois. Faut le faire!
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Explication de texte: un Semi-pris au matcha avec une cuillière de caviar pour se dégourdir. Soit du mousseux sur du gélatineux sans saveur. Un murmure dans le palais. Le caviar, bon. Mais bon... Ensuite c'était "Sole et cresson passion en suspension" (poil au f...?). Alors là, ça illustre le "désagréable" évoqué quelques lignes plus haut. Que la sole et le velouté de cresson relèvent de l'anecdote, passe encore. Mais que vient faire cette ligne orange gélatineuse hyper acide là dedans? Ca colle pas du tout.
nb
Arrive le plat: Un boeuf carotte façon Thierry Marx. Un truc déstructuré pas mauvais dans le fond mais qui a le goût... du boeuf carotte, ni plus ni moins. Et le boeuf carotte c'est sympa mais ça ne donne pas envie non plus de crier "venez voir". Non parce que c'est bien de déstructurer à tous les étages mais si ça ne transcende pas un peu le truc, quel intérêt? Ca fait joli dans l'assiette et puis c'est tout.
nb
Heureusement, il y avait un dessert. Une tarte au citron... destructurée évidemment (voir photo). Très bon. Mais attention faut s'accrocher. Autant les plats jouaient la Symphonie du Nouveau Monde au Bontempi autant le dessert balance du Whole Lotta Love les potards dans le rouge. Violent dans l'acide, extrême dans le sucré. Et croustillant avec ça. Preuve que Marx, s'il n'est pas toujours un visionnaire, peut avoir des éclairs de génie. Trop rares pour entrer en religion.
F.